Dokument-Nr. 15670
Około-Kułak, Antoni an Pacelli, Eugenio
Warschau, 02. Mai 1925

[Abschrift]
Votre Excellence,
Je prends sur moi de Vous adresser la prière d'intervenir au Secrétariat de l'Etat, afin qu'on y veuille faire des démarches pressées pour libérer l'abbé Bronislas Ussas des mains des Bolcheviks, peut-être en recourant à l'intervention allemande.
L'abbé Ussas se trouvait à Pétersbourg en qualité de président de la commission pour la revendication des objets d'art et des monuments littéraires pillés autrefois par la Russie en Pologne. Homme de grande érudition et négociateur habile, il mérita énormément de la patrie en exerçant les fonctions de président de cette commission et par là devint odieux aux bolchévics qui cherchaient occasion pour se débarrasser de lui. Cette occasion leur fut fournie par un certain Zagloba-Lozowicki, ex-clerc et socialiste, qui l'accusa de procédés immoraux et sadistes à l'égard des femmes employées de la commission, elles – mêmes membres (secrets du parti communiste ce qui ne se divulga [sic] que dans la suite. Les bolchévics voulurent intenter un procès à l'abbé Ussas, mais le gouvernement Polonais ayant protesté, ils consentirent à le faire partir de la Russie en l'échangeant par voie d'échange personnel contre des communistes arrêtés en Pologne. Mais il arriva que le communiste, contre lequel l'abbé Ussas devait être échangé, fut tué à la frontière même par un agent de police qui l'escortait; l'abbé Ussas fut aussitôt arrêté à Minsk, ramené a Pétersbourg, y cité en qualité d'accusé à la barre du tribunal bolchéviste. Son maintien fut plein de dignité: il protesta contre l'iniquité d'un procès intenté au fonctionnaire d'un Etat étranger, muni d'un passeport diplomatique, et exigea qu'on le laisse sortir de la salle d'audience. On ne s'y opposa pas et le jugement eut lieu par contumace. L'abbé fut condamné à six ans de détention rigoureuse. Or, je viens de recevoir des nouvelles alarmantes que depuis quelques jours les provisions envoyées au prisonnier n'arrivent pas à destination, dont on peut tirer deux conséquences: soit que l'abbé Ussas
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a recouru lui-même à la faim volontaire, soit que les bolchevics use [sic] de ce moyen pour le contraindre à des révélations qui, émanant d'une personne aussi bien informée de beaucoup de choses, leur seraient très précieuses. J'ajoute pour mon compte, que je suis moralement convaincu de ce que les accusations lancées contre l'abbé Ussas ne sont qu'un chantage, au surplus, l'abbé Ussas est gravement malade.
La raison de ma démarche auprès de Votre Excellence et de ma prière de bien vouloir intercéder au Vatican en faveur d'un intervention ayant pour but le renvoi de l'abbé Ussas à l'étranger est que je suis fermement convaincu que les bolchévics chicaneront le gouvernement polonais et ne consentiront pas à lui rendre le prisonnier; d'autre part l'abbé Ussas, appartenant au clergé de l'archidiocèse de Mohilov, je me sens le devoir de m'occuper de son sort. Je m'adresse donc à Votre Grandeur, dont l'intérêt pour la Russie m'est connu de longue date en La (sic) considérant comme un quasi-Nonce de notre Archidiocèse et notre Protecteur; je le fais avec d'autant plus de plaisir que depuis tant d'années Votre Grandeur n'a cessé de me donner des preuves de Sa gracieuse condescendence [sic] et de Son généreux appui.
Daignez agréer, Monseigneur l'expression des hommages de ma profonde vénération.
(signé) Msgr. Antoine de Okolo-Koulak
Prélat de la maison de Sa Sainteté
et du Chapitre Metrop. de Mohilov
Empfohlene Zitierweise
Około-Kułak, Antoni an Pacelli, Eugenio vom 02. Mai 1925, Anlage, in: 'Kritische Online-Edition der Nuntiaturberichte Eugenio Pacellis (1917-1929)', Dokument Nr. 15670, URL: www.pacelli-edition.de/Dokument/15670. Letzter Zugriff am: 28.04.2024.
Online seit 24.06.2016.