Dokument-Nr. 5166
Abgeordnete und Senatoren des Stadtbezirkes Mons an Falkenhausen, Ludwig Alexander Friedrich Freiherr von
Mons, 24. Mai 1917
Il est affligeant de constater que malgré les promesses solennelles, peu de déportés sont définitivement rapatriés.
Beaucoup sont rentrés malades ou invalides et parmi ceux qu'on laisse revenir dans nos régions, bon nombre sont prévenus que c'est à titre de congé et pour une quinzaine de jours. Souvent même, avant le départ, on présente à leur signature un engagement de travail pour une durée de quatre ou cinq mois, à dater de leur retour en Allemagne. Presque tous refusent de signer; Quelques uns cèdent par crainte de se voir priver du congé promis.
A la Kommandantur au moment où ils font viser leur passe-port, on confirme que leur séjour en Belgique ne pourra durer que deux ou trois semaines et on menace des les enlever de force et de les punir en cas de résistance. Et de fait on en arrêté une vingtaine depuis 10 ou 15 jours; on va les appréhender sur les chantiers de travail, quand ils ne sont pas chez eux, et on les emmène sans leur donner le temps de se munir de linge et de vêtements de rechange.
Est-ce là respecter le décret impérial sur la déportation?
À toute occasion pourtant les représentants de l'autorité Allemande font valoir la générosité de la mesure prise et proclament qu'elle reçoit une complète exécution.
38r
Dans une séance récente du Reichstag, le Colonnel Maquard a déclaré "que le décret impérial ordonnant le renvoi en Belgique des ouvriers Belges transférés en Allemagne, a de façon générale, été exécuté (compte rendu publié dans la Belgique du 5 Mai)". – Le 14 mai la Frankfurter Zeitung publiait un télégramme daté de Berlin 13 mai, où il est dit:
"En réponse à la dernière déclaration du Comité du parti social démocrate, le Ministère de la Guerre a communiqué que non seulement toutes les personnes qui ont été transportés injustement en Allemagne comme chômeurs seront renvoyées en Belgique pour autant que cela n'ait pas encore eu lieu, mais également tous les autres transportés par voie de contrainte en Allemagne et qui ne se sont pas déclarés prêts à travailler volontairement en Allemagne. Ceux-là aussi seront retournées en Belgique au plus tard le 15 juin, de sorte qu'à cette date, il n'y aura plus de travailleurs forcées."
Voilà qui est catégorique.
On ne fait même plus de distinction centre chômeurs et non chômeurs, la libération est générale, elle est garantie à tous les Belges, emmenés de force en Allemagne.
Le Vorwärts se félicite de cette décision et proclame que les efforts de la sociale démocratie pour améliorer le sort des ouvriers Belges ont obtenu le succès le plus satisfaisant.
Que ne dit-il vrai?
Les actes de l'autorité militaire ont infligé de violents démentis à ces déclarations.
39r
Tandis qu'on emprisonne les uns ici parce qu'ils réclament leur liberté, on retient les autres en Allemagne malgré eux. Loin de soutenir leur famille, ils implorent le plus souvent des vivres et des secours.Nous attirons votre attention bienveillante sur cette contradiction choquante entre les déclarations et les actes, nous espérons que vous mettrez en œuvre votre autorité pour que la déportation prenne définitivement et complètement fin.
Nous ne parlons pas seulement de la déportation qui se fait en Allemagne, mais nous réclamons aussi contre la déportation qui se fait en France depuis un mois. Celle-ci n'est pas moins odieuse que celle-là, et elle est également injuste, contraire au droit des Gens et à la promesse Impériale.
Nous nous en sommes plaints au commandant supérieur de l'armée de qui ces mesures relèvent, nous ne saurions mieux faire que de vous communiquer la correspondance que nous avons échangée avec lui.
Agréez, Excellence, l'assurance de notre haute considération.
Les députés et sénateurs de l'arrondissement de Mons .