Dokument-Nr. 18639
[Pacelli, Eugenio]: [Kein Betreff], 01. Januar 1927
L'année qui vient de s'écouler et qui a été marquée par l'entrée dans la société des Nations du grand État dont vous tenez avec tant de sagesse la magistrature suprême, a apporté à l'idée de la paix et de la collaboration internationale, malgré les difficultés et les obstacles, de nouveaux et puissants essors. Comme les moyens toujours plus parfaits de la technique, que l'intelligence humaine crée avec un progrès surprenant, font disparaître sur la mer et dans les airs les distances entre les nations, de même les vastes et importants accords politiques et économiques tendent courageusement à franchir les étroites limites des Etats et cherchent à résoudre par voie de pacifique entente des problèmes livrés jusqu'ici à des luttes âpres et souvent funestes. Quoique l'on ne puisse pas encore mesurer exactement la réelle et définitive efficacité de pareils efforts, il est toutefois sans doute consolant de constater qu'est devenue ainsi toujours plus claire et plus profonde dans la conscience des peuples l'idée de la solidarité des Nations, dont le bien-être est uni, comme dans un sort commun, par des liens réciproques et indissolubles. Puisse l'année dont nous saluons aujourd'hui
22v
l'aurore, voir ces germes si promettants se
développer, croître et porter des fruits abondants et salutaires de prospérité et de
pacification! Il sera ainsi possible de rétablir, avec l'aide de la Providence divine, sur
de saines et solides bases l'organisme économique et social, ébranlé dans ses fondements et
troublé dans ses fonctions vitales par l'effroyable guerre mondiale, et de rendre à la
production féconde des millions de bras forts et aptes, désireux de travail, et forcés
aujourd'hui, malgré eux, de rester inactifs; il sera donné par là d'éloigner le spectre du
chômage qui représente pour d'énormes masses de peuples ouvrier d'indicibles souffrances et
des misères physiques, spirituelles et morales. Puisse surtout le nouvel An unir l'humanité
par des liens toujours plus intimes de fraternité dans les hauts idéals de vérité, de
justice et d'amour sur lesquels repose le bonheur des peuples.C'est dans ces sentiments qu'il m'est particulièrement agréable d'offrir, en cette heureuse circonstance, an nom de l'illustre Corps Diplomatique, dont j'ai une fois encore l'honneur d'être l'interprète, les vœux les plus fervents de tout bien à Vous, Monsieur le Président, ainsi qu'au peuple allemand tout entier, auquel nous souhaitons de cœur sous votre sage conduite, grandeur, félicité et progrès pacifique.