Dokument-Nr. 10262
Korum, Michael Felix an Pacelli, Eugenio
[Trier], 16. Dezember 1920

(Estratto dalla lettera di Mons.Korum, vescovo di Treviri - 16 dicembre 1920)
Tout d'abord il peut paraître étrange que le diocèse de Trèves doive céder une partie de son territoire pour dédommager le diocèse de Fulda de la perte subie par la séparation d'une partie de la ville de Francfort. Trèves n'est impliqué d'aucune manière dans l'affaire des deux diocèses de Fulda et de Limbourg. Limbourg veut séparer une partie de Trèves parce que le diocèse est assez vaste pour supporter cet amoindrissement. Mais à ce compte, il serait plus rationnel d'annexer une partie de l'archidiocèse de Cologne, ou bien du diocèse de Paderborn, car les deux sont plus étendus et plus peuplés que celui de Trèves et touchent directement au diocèse de Fulda. Et Paderborn, me dit-on, ne verrait pas avec déplaisir un pareil changement.
Quant à Trèves, les populations catholiques de la rive droite du Rhin (les doyennés d'Engers et de Kirchen), autant qu'il m'est permis de juger de leurs sentiments, verraient avec grand déplaisir un pareil changement et se déclareraient avec une immense majorité pour le maintien du statu quo, pour l'union avec Trèves, si on demandait de manifester leur avis par un vote. En effet aucun lien ne les attache à Fulda, aucun intérêt ne les y attire. Certaines des paroisses de la rive droite appartiennent à Trèves et étaient en union personnelle avec le
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prince électeur de Trèves depuis le neuvième, onzième, douzième, treizième siècle. (Trèves a été archevêché, principauté électorale, jusqu'à la révolution française 1802).
Tout spécialement l'enclave de Wetzlar a de tout temps depuis la fondation de l'Eglise dédiée à la Sainte Vierge, vers la fin du huitième siècle (784), appartenue à Trèves. Elle formait vers le Nord la frontière de l'électorat. La réforme y a malheureusement arraché une partie des habitants à l'Eglise, mais les anciens archevêques et plus tard les évêques de Trèves ont toujours tout spécialement veillé sur cette enclave. Lorsqu'au début du siècle dernier le diocèse de Limbourg fut créé et qu'une partie de Trèves fut incorporée au nouveau diocèse, l'enclave de Wetzlar resta à Trèves. En effet tout son passé, toute son histoire, tous les efforts et tous les sacrifices qu'ont été faits pour lui conserver la foi catholique, l'attachent à Trèves et s'opposent à une dislocation qui serait douloureuse aux habitants.
Qu'il s'agisse donc de Wetzlar ou de la rive droite du Rhin, qui tous deux ne touchent nullement à Fulda, tout est opposé à une séparation, et je manquerais à mes devoirs, si je ne cherchais à épargner à nos pieux fidèles un pareil chagrin.
Enfin j'arrive à une considération que je ne puis
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passer sous silence et qui me paraît écarter de prime abord tout projet de changement à l'égard di [sic] diocèse de Trèves. Je note d'abord qu'un changement de diocèse exige également l'assentiment du gouvernement. D'après le traité de paix les troupes alliées doivent occuper pendant 15 ans la plus grande partie du diocèse de Trèves. Tout particulièrement le territoire de la Sarre, un tiers du diocèse, est soumis à l'administration française, formellement au "Concert des Nations". Les alliés ne cachent pas l'espoir de pouvoir dans quinze ans obtenir un vote favorable, et de garder définitivement le pays de la Sarre. Il serait donc déplorable de donner dès maintenant l'exemple du démembrement du diocèse, en détachant une partie de la rive droite du Rhin.
Une dernière considération s'y oppose absolument: Un parti assez fort voudrait faire de la province rhénane un état spécial, indépendant de la Prusse et autonome comme elle. Il ne permettra pas qu'un territoire assez important, le doyenné de Kirchen, soit détaché de la province rhénane au point de vue religieux pour faire partie de la province de Hesse. Berlin ne voudra également point donner à la province rhénane lieu de se plaindre et s'opposera de toute façon à une dismembration [sic] du diocèse de Trèves. Au point de vue politique il est donc sé-
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rieusement désirable que tout reste en paix et que l'on évite de jeter un ferment de discorde entre les divers états qui doivent former la confédération germanique.
Toutes ces raisons me semblent en faveur du statu quo actuel...
Empfohlene Zitierweise
Korum, Michael Felix an Pacelli, Eugenio vom 16. Dezember 1920, Anlage, in: 'Kritische Online-Edition der Nuntiaturberichte Eugenio Pacellis (1917-1929)', Dokument Nr. 10262, URL: www.pacelli-edition.de/Dokument/10262. Letzter Zugriff am: 29.03.2024.
Online seit 14.01.2013, letzte Änderung am 18.09.2015.